lundi 25 juin 2007

Vie et mort d'un festival

Dans le feu de l'action on a bien souvent tendance à oublier que la vie d'un festival réside en un équilibre fragile entre artistes, spectateurs, organisateurs et tutelles publiques ou privées. La mort du festival de la Paille à Chaffois nous affecte tous, bien sûr. D'autant plus que l'arme du crime, aussi improbable soit elle, était là cachée quelque part depuis le début... sept ans avant de frapper ça laisse un sentiment d'injustice terrible le jour de la mise à mort... ça laisse le temps d'espérer et c'est bien là la pire des choses : l'espoir que la machine de destruction ne se mettra pas en route tout de suite. Qu'il y aura encore quelques années, quelques mois. On en est tous là.

Si bien souvent la mort d'un festival survient avec le désistement de ces organisateurs ou un déficit financier devenu ingérable, il est encore rare que le propriétaire des lieux soit en cause. C'est pourtant le cas à Chaffois. Cela soulève une problématique vitale pour les festivals : si "faire" est une question de motivation et de capacité de travail, ancrer un évènement sur un territoire nécessite d'exposer et de faire comprendre à ses élus et à la population locale qu'un festival ce n'est pas que de la musique au village une fois par an. C'est aussi une formidable opportunité de faire connaître des lieux parfois reculés, de faire valoir un dynamisme qui peut se répercuter en données démographiques ou même économiques. Doubler, tripler, ou quadrupler la population d'une commune le temps d'un week-end ce n'est pas rien à long terme !

C'est donc le coeur lourd que nous adressons toute notre affection et notre soutien aux organisateurs du Festival de le Paille... avec l'espoir un peu fou que celui-ci renaîtra un jour de ses cendres. Mektoub.

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